interview
Cette histoire est inspirée du carnet que m’a confié ma grand-mère quand j’avais vingt ans. Elle m’y révélait son plus grand secret. Il y a trois ans, elle a commencé à perdre la mémoire. J’ai réalisé que le temps était compté avant que ses souvenirs plient bagage. J’ai enquêté sur les zones d’ombre du récit et découvert la plus belle des histoires d’amour, la plus tragique aussi. Ce roman est à la fois un hommage tendre et un appel à la transmission : il faut que les plus jeunes interrogent les anciens. Ces héros d’hier et d’aujourd’hui ont beaucoup à nous apprendre.
Comment est né votre roman, Même les méchants rêvent d'amour ?
J’ai une tendresse particulière pour les personnes âgées. Les vieilles dames font des héroïnes formidables ! Comme beaucoup, le temps qui passe m’inquiète. Les enfants qui grandissent, les souvenirs qui s’effacent des mémoires des plus vieux... Cette nostalgie crée un attachement aux bonheurs simples d’antan, à un bon sens lumineux et souriant. Je suis de nature optimiste, j’aime les histoires où les vieilles dames nous disent que le meilleur reste à venir. Une forme de ‘newstalgie’ ancrée dans le présent.
Votre précédent roman Le Bonheur n’a pas de rides avait déjà pour héroïne une vieille dame. Est-ce un hasard ?
A l’origine, "Même les méchants rêvent d’amour" est un tag créé par l’artiste de rue Jack le Black. Ce titre, c’est un appel à la bienveillance. J’ai le goût des autres, une curiosité sincère pour ceux qui m’entourent, pour leurs différences et leurs parcours. Dans le roman, on rencontre Lucienne, une vieille dame qui a manqué d’amour et dont les actes terribles nous invitent à réfléchir sur le pardon. C’est elle qui, à la fin de l'histoire, éclaire le titre de ce roman.
Même les méchants rêvent d'amour... Pourquoi ce titre ?
Je suis née à Toulon et mes plus beaux souvenirs d’enfance ont pour décor la maison de ma grand-mère en Provence. J’ai un côté épicurien, j’aime les saveurs du terroir français autant que ses traditions. La truffe est l’un des derniers mystères naturels. Personne n’explique vraiment comment et pourquoi elle pousse, lui prêtant toutes sortes de légendes. J’ai eu la chance d’être accompagnée par les trufficulteurs du petit village d’Aups dans l’écriture de ce roman. L’émotion avec laquelle ils m’ont partagé leur savoir-faire m’a beaucoup touchée. J’aime qu’il reste une part de magie en toute chose.
Votre roman nous invite à découvrir l’univers de la truffe et la Provence des terres. Pourquoi ce décor ?
Ce compte Instagram est né sous l’impulsion des lecteurs qui me parlent beaucoup de leurs grands-parents. J’en suis venue à leur demander quelle était la phrase que répétait souvent leur grand-mère. J’ai commencé à partager ces petites expressions, sages, drôles, parfois coquines et pleines de bon sens en mettant en avant leurs auteures. En quelques semaines, le compte a pris une ampleur considérable, notamment auprès des plus jeunes. Face au monde parfois sombre qui est le nôtre, la nouvelle génération se tourne vers ses racines. Les réseaux sociaux deviennent ainsi des lieux de communion intergénérationnels.